Publié le 27 novembre 2013.
Interview de Stéphane SUTEAU, Président du CGCV, sur le site intranet du ministère.

Comment le CGCV s’est-il constitué ?
Le CGCV existe depuis 47 ans ; le ministère est notre premier partenaire. Son soutien inconditionnel permet l’accès de ces séjours au plus grand nombre, la mixité sociale et la qualité des séjours. C’est notre atout n°1, et nous avons besoin de ce soutien pour pouvoir garantir tout cela.
La création du grand ministère en 2007 a-t-elle eu un impact sur le CGCV ?
Oui, car le CGCV a élargi son périmètre et l’un des effets de la fusion fut l’alignement de la prestation interministérielle pour les séjours enfants sur le meilleur régime (montant de la prestation revalorisée).
À propos de l’écologie... comment intégrez-vous le développement durable dans vos séjours ?
Les centres de vacances d’autrefois étaient « sanitaires », il fallait le plein d’air et pratiquer des activités sportives. Aujourd’hui, il faut toujours ce pilier, mais, avec des activités culturelles, et un 3e volet indispensable : l’éducation à l’environnement et au développement durable. Les séjours d’aujourd’hui et de demain doivent s’appuyer sur ce triptyque et initier aux bons gestes du quotidien. C’est une sensibilisation qui se fait au sein du camp mais aussi lors de nos déplacements. On fait de plus en plus d’activités qui permettent les déplacements à pied ou à vélo. Lorsque nous faisons des activités développement durable, nous nous appuyons sur des activités manuelles comme la réalisation d’un cadre de coquillage, d’un herbier, etc... Aujourd’hui, derrière toute activité, il y a des choses recyclées. Nous faisons par exemple une activité théâtre. Les marionnettes et le décor sont fabriqués grâce (en partie) avec des pots de yaourts. Ce qui n’était pas le cas hier. Pour les plus grands, nous proposons du surf, mais de l’éco surf. Je m’explique : quand une partie d’un groupe est dans l’eau en train d’apprendre le surf, l’autre partie de ce groupe nettoie la plage dans un périmètre défini bien sûr. Nous proposons également la découverte d’un parc éolien pour en comprendre le fonctionnement. ?C’est différent à l’étranger. Au Brésil par exemple, nous sommes allés dans une école pour partager une journée avec les enfants o๠nous avons réalisé un poster sur la biodégradabilité, apporté des fournitures...
Comment les destinations sont-elles choisies ?
À l’étranger, l’offre s’est stabilisée car si on veut maîtriser un séjour de A à Z, c’est plus facile lorsqu’on connaît déjà les lieux et les personnes sur place. En France, c’est différent. On essaye de ressentir les besoins des participants. Cet été par exemple, le séjour montagne a beaucoup plu. Nous allons donc renforcer l’offre pour l’année 2012. La réflexion de la localisation liée au milieu et aux activités possibles est plus flexible en France.
Comment les participants sont-ils sélectionnés ?
Les enfants s’inscrivent avec une formule à 3 vœux. On récompensera en premier lieu la fidélité. On tient également à garantir la mixité sociale.
Et pour les camps chantiers ?
Pour les ados qui partent en camp chantier, c’est beaucoup plus rigoureux. Tous les jeunes doivent adresser leur candidature avec une lettre de motivation et un CV. On leur envoie ensuite un dossier complet d’une cinquantaine de pages avec toutes les caractéristiques de cette action pour bien leur faire comprendre que c’est une action de partenariat et non une session vacances. Nous informons ces jeunes pour mieux les préparer à ce qui les attend. Pour la sélection finale, nous prenons en compte leur passé au sein du CGCV et privilégions ceux qui ont passé le BAFA*. ?Le camp chantier jeunes internationaux, qui avait cette année le Togo pour destination, a d’ailleurs très bien été perçu pour une première. Mais pour 2012, on limitera le nombre de places à 15 car on a accueilli 22 ados cette année et c’était trop pour assurer la vie quotidienne sur place.
Comment les accompagnateurs sont-ils choisis ?
Les directeurs de séjour doivent posséder un titre ou diplôme leur permettant de diriger un séjour. 9 directeurs sur 10 sont enseignants, le dixième fait partie du ministère. ?Concernant l’adjoint ou l’animateur, le recrutement est délégué au directeur. Concernant les personnels d’encadrement, le directeur peut amener 30 % d’extérieurs ; les 70 % restants seront choisis à partir du « fichier social » constitué par le CGCV. Ce fichier compte 300 à 400 personnes, tous enfants des agents du ministère ou fidèles participants aux séjours du CGCV, ce qui est notre objectif premier : fidéliser nos participants jusqu’au bout... ?Ensuite il y a les fonctions techniques comme les cuisiniers, le personnel de service ou encore les chauffeurs de bus. Une partie de ces personnes nous sont mises à disposition par le ministère qui nous montre une fois de plus son soutien. ?La santé pour finir. Il y a une assistante sanitaire par séjour (85 séjours en saison estivale). Titulaire de l’AFPS ou du PSC1, Nous essayons de recruter des femmes mûres car elles sont indispensables pour garder un bon équilibre, et elles savent mieux gérer les bobos affectifs quotidiens. Au total, 700 personnes sont recrutées pour une saison qui compte, comme cette année, 85 séjours.
Comment les tarifs sont-ils définis et en fonction de quels critères ?
On tient compte de la subvention allouée par le ministère, qui garantit 50 % du coût du séjour au maximum. La famille payera, en théorie, les 50 % restants. En théorie car on pratique le quotient familial qui s’applique en fonction du séjour. Sept quotients allant de 20 à 70 % permettent ainsi l’accès à de nombreuses classes sociales. Pour conclure, je voudrais dire que le CGCV ne peut exister sans le soutien du ministère et que grâce à cela, nos séjours collectifs et éducatifs sont accessibles à tous. Nous pouvons ainsi participer à l’éducation des jeunes et former des éco-citoyens. *BAFA : Brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur.